Une flotte à bonne école

Publié par la Gazette Drouot

Pas une vente sur le thème de la marine qui ne propose une – ou plusieurs – œuvres de Marin-Marie. Gageons qu’une fois encore le vent porte vers la victoire trois grands voiliers du peintre navigateur.

Chalutiers, cargos, sous-marins, croiseurs, paquebots, voiliers… Marin-Marie, ce Mayennais initié dès son plus jeune âge à la navigation aux îles Chausey, où son père loue « la maison du captain », a évoqué avec un égal talent tous les types de navires, de même qu’il fut peintre, mais aussi navigateur et écrivain, délaissant une carrière d’avocat pour s’embarquer en 1925 sur le Pourquoi pas ? du commandant Charcot… Huit ans plus tard, il effectue une première traversée de l’Atlantique en solitaire, à bord de Winibelle II, et bat le record de son ami Alain Gerbault. Nommé peintre de la Marine en décembre 1935, il embarque à de nombreuses reprises – notamment pendant la Seconde Guerre mondiale – et reçoit commande de tableaux. On tentera ici sa chance sur les portraits d’un Trois-Mâts carrés, toutes voiles dehors sous bonne brise (6 000 / 8 000 €), de L’Antonin, quatre-mâts barque de la compagnie Bordes – lancé à Dunkerque en 1902 (20 000 / 30 000 €) –, et Le Quatre-Mâts barque Le Richelieu et son pilote (voir photo). Lancé en 1916 dans un chantier à Hambourg sous le nom de Pola, achevé peu avant l’armistice de 1918, il est attribué à la France en application du traité de Versailles, et rebaptisé Le Richelieu. Transformé en voilier école en 1924, ce beau voilier de 96 mètres effectue son premier voyage depuis Nantes vers l’Australie, où il doit charger du blé. Avant de prendre feu le 4 janvier 1927, à Baltimore.