La diversité, tout simplement !


Publié par la Gazette Drouot

Un portrait de Picasso au trait ingresque, des œuvres de Magritte, des élégantes par Van Dongen et Domergue, une composition de Seund Ja Rhee, des coffrets dentaires et une représentation de Camille Borghèse… cette vente ne craint pas les grands écarts.

Sa vie durant, Picasso a gardé en mémoire l’exemple d’Ingres. « C’est en se rendant familières les inventions des autres qu’on apprend dans l’art, à s’inventer soi-même », telle est la leçon du second au premier. Le peintre espagnol l’a suivi, interprété, copié parfois, à l’image de ce Portrait de la comtesse Édith de Beaumont. Exécuté en janvier 1921, à une époque où Picasso a renoué avec la figuration – notamment grâce aux décors et aux costumes qu’il dessine pour les Ballets russes –, ce dessin est daté du 1er avril 1944 quand il l’offre à son modèle. Édith de Beaumont (1877-1952) et son mari furent d’importants mécènes de l’avant-garde du début du XXe siècle. Membres fondateurs de la Section d’ambulances aux Armées, il sont, après la Première Guerre mondiale, à l’initiative de bals costumés auxquels Picasso et son épouse Olga se rendaient régulièrement.
Le visible et l’invisible : toute l’œuvre de René Magritte tourne autour de ces deux notions. Ainsi dans une clairière, près d’un arbre qui gît abattu, la partie du tronc demeurée en terre, telle une patte d’ours, a saisi l’outil du meurtre, la cognée du bûcheron, et ne la rendra pas. Justice est faite… Le dessin au crayon gras (26 x 34 cm), daté 1963, et intitulé Les Travaux d’Alexandre, a appartenu à Harry Torczyner, avocat, critique d’art, collectionneur d’art moderne et ami du peintre (30 000 / 50 000 €).
Une même estimation, 40 000 / 60 000 €, réunit deux portraits d’élégantes de Kees Van Dongen (lavis et aquarelle, vers 1940, 58 x 47 cm) et de Jean-Gabriel Domergue (La Loge, vers 1950, 73 x 60 cm) et une composition (60 x 30 cm) – abstraite – de 1962 de l’artiste coréenne Seund Ja Rhee.

La vacation offre entre autres un nécessaire aux armes de Louis XVIII, un coffret de Biennais, ou des instruments pour les soins dentaires du XIXe (voir page 62), sans oublier, par François Joseph Kinson, le portrait de Camille Borghèse, époux de Pauline et beau-frère de Napoléon, en habit militaire (voir Gazette n°42, page 30).
Impérial !