24 enchères à cinq chiffres

Publié par la Gazette Drouot

La semaine asiatique parisienne – dominée par la Chine et détaillée dans la précédente Gazette – se poursuivait ici avec éclat, puisque 24 enchères à cinq chiffres étaient prononcées dans la spécialité, et une millionnaire. Cette dernière concernait à 1,5 M€ un cachet d’époque Qianlong en stéatite beige et rouille

Attendu autour de 5 000 €, un petit (h. 5 cm) pot à colle Ming d’époque Xuande (1426-1435), en bronze doré et émaux cloisonnés polychromes à fond bleu, fusait à 90 000 €. Ornée de lotus boud- dhiques et rinceaux feuillagés, sa forme particu- lière a été inventée sous Yongle et porte le nom familier de « Zhou tou guan ». Le Musée national de Pékin en conserve un exemplaire en porcelaine. Pour les bronzes avec émaux cloisonnés, signalons également les 38 000 € d’un brûle-parfum tripode (h. 7, diam. 10 cm) portant la marque de Qianlong et affichant le même pedigree que le cachet millionnaire, la famille d’un diplomate français en poste à Pékin au début du XXe siècle. Il possède un décor similaire au pot à colle. Le porte-pinceau du XVIIIe siècle en bambou double (h. 15,7 cm), qui ornait la couverture de la Gazette n° 23, s’envolait à 70 000 €. Il est sculpté en relief des trois amis de l’hiver, le bambou, la branche de prunier en fleur et le pin. Un exemplaire similaire est conservé au National Palace Museum de Pékin. Estimé pas plus de 5 000 €, un compte-gouttes en bronze doré (l. 9,8 cm) portant une marque apocryphe de Qianlong était bataillé jusqu’à 60 000 €. Il est en forme de phénix, avec une petite chimère assise sur son dos. Prévisions respectées en revanche, à 50 000 €, pour un groupe du XVIIIe siècle en néphrite céladon légèrement rouille, représentant deux boucs allongés accolés, l’un tenant une branche feuillagée dans sa gueule, avec un lingzhi. (8,3 x 8,8 x 10 cm). Le palmarès de la vente n’était pas seulement chinois, un buste khmer d’Uma debout (Baphuon, XIe siècle) empochant 85 000 €, estimation dépassée. Il est en grès gris dur (h. 70 cm), le vêtement étant constitué d’un long sampot plissé très échancré sur le bas ventre et élégamment noué par une ceinture.