Des aciers bien trempés

Publié par la Gazette Drouot

Lorsqu’on évoque l’art du Japon, les estampes viennent à l’esprit, mais aussi les armures et les sabres.
Cette vente leur est dédiée.

Le 18 mai dernier était vendue la première partie de cette collection réunie dans les années 1939-1940 et conservée par la famille. Soit 42 sabres allant de l’époque Muromachi (1333-1573) à l’ère Meiji (1868-1912), dont le plus disputé était l’objet d’un combat jusqu’à 64 000 €, au quintuple de la somme espérée.


Gageons que le cri des samouraïs, et surtout des amateurs, se fera entendre à nouveau pour ces 40 autres. Armes autant qu’œuvres d’art, ils sont attendus entre 1 000 et 6 000 €, exception faite d’un shinto wakizashi d’époque Edo, à décor de fleurs et de masques nô et kyogen en laque, buis, shibuichi et fer, pour lequel il faudra s’engager à hauteur de 12 000 / 15 000 €. Développés à partir des épées importées du continent par les cavaliers-archers vers la fin du IIIe siècle, les sabres sont alors des sortes d’épées droites, à double tranchant, dont les nobles se servent comme insignes de fonction plus que comme véritables armes de combat. À partir du IXe siècle, les facteurs de sabres japonais ayant maîtrisé l’art de la forge, ils produisent des lames légèrement courbes, à un seul tranchant, dont le katana est le plus emblématique. Si la période Muromachi voit l’excellence de la fabrication des shin-tô (sabres nouveaux), l’ornementation des accessoires – tsuba, fourreaux, décors – se développe à l’époque Edo. L’ère Meiji interdisant le port des sabres, leur production se ralentit, mais ils se transmettent comme un précieux héritage dans les familles de samouraïs.