Marcel MARCEAU, dit Le Mime MARCEAU


(né Marcel MANGEL le 22 mars 1923 à Strasbourg)

« La parole n’est pas nécessaire pour exprimer ce que l’on a sur le coeur. »


- Officier de la Légion d’Honneur et Chevalier des Palmes Académiques
- Commandeur de l’Ordre National du Mérite et des Arts et des Lettres
- Membre de l’Institut et Docteur Honoris Causa de plusieurs Universités américaines
Issu d’une famille juive polonaise, son père est arrêté en 1944 par la Gestapo, et meurt à Auschwitz.
Pendant la guerre, il se réfugie avec sa famille en Dordogne, puis s’engage dans la résistance ; il prend comme pseudonyme le nom de Marceau, en référence aux vers de Victor Hugo, dans les Châtiments : « et Joubert sur l’Adige/et Marceau sur le Rhin ».
Ses dons artistiques, pour la peinture notamment, le conduisent à l’Ecole des Arts décoratifs de Limoges où il apprend le dessin.
Par la suite, il rejoint à Paris la Compagnie de Jean-Louis Barrault, le père fonda- teur de la “grammaire” de l’art du Mime qu’il appelait la “statuaire mobile”. Il reprend le rôle du pantomime Baptiste, révélé dans Les Enfants du Paradis et fut également l’élève de Charles Dullin et d’Etienne Decroux.
1947 voit la naissance de son personnage emblématique : Bip, « un Pierrot lunaire, hurluberlu blafard, à l’oeil charbonneux et à la bouche déchirée d’un trait rouge, un drôle de haut-de-forme, avec une fleur rouge tremblotante en guise de panache ». Ce personnage est inspiré de Pip de Charles Dickens dans Great Expectations et du Kid de Charlie Chaplin.
La même année, il fonde sa propre compagnie, la seule compagnie de mime au monde. Dans les années qui suivent il se produira dans de nombreux théâtres tels que celui de la Renaissance, des Champs-Elysées ou encore Sarah Bernhardt dont il existe de nombreuses photos.
1955 : il part aux Etats-Unis pour une tournée initiale de quinze jours qui finalement durera six mois, marquant le début d’une grande carrière internationale, il invente « La marche contre le vent », « L’Escalier », « Le tireur de corde »... Il remporte un succès fulgurant et immédiat qui le mènera à travers le monde.
Dès ce moment, les Etats-Unis seront sa seconde patrie où vivent ces nombreuses idoles tels que Buster Keaton, Stan Laurel et Charlie Chaplin, il dira de lui : « S’il n’avait pas créé le personnage de Charlot au cinéma, je n’aurais peut-être pas créé Bip au théâtre. Pour moi, il est resté le maître ».
1978 : il fonde son école, subventionnée par la Ville de Paris. 1990 : Raymond Devos, son ami, lui remet un Molière d’Honneur. 1991 : il devient membre de l’Académie des Beaux Arts.
2003 : Exposition de ses peintures à Strasbourg pour ses 80 ans.
Il meurt le 22 septembre 2007 à Cahors et est inhumé au cimetière du Père Lachaise. Après sa mort, beaucoup n’hésiteront pas à le qualifier de « français le plus célèbre du monde ».


« Il entre chez nous sur ses pieds de voleur avec le terrible sans-gêne du clair de lune »
Cocteau