Haut les plumes !

Publié par la Gazette Drouot

De l’art de sublimer le trésor d’un bleu-vert inouï du martin-pêcheur, un oiseau qui fend l’air au ras de l’eau.

Les Chinois, jamais à court d’idées pour dénicher dans la nature ses plus beaux trésors – même les plus insolites –, se sont pris de passion pour les plumes du martin-pêcheur, un volatile devenu symbole de féminité et de fidélité conjugale. Avec la création du tian-ts’ui – littéralement « parsemé de martin-pêcheur » –, ils ont porté l’art du bijou et de l’ornement à un haut degré de raffinement. Le procédé est aussi laborieux qu’onéreux, et requiert le savoir-faire des meilleurs artisans. Après avoir préparé leur plaque d’or ou d’argent et l’avoir enduite d’une colle transparente très spéciale, ils disposent une à une les fines barbes de la plume. L’ouvrage terminé, on a l’impression d’être face à une pièce émaillée. Les lettrés ont chanté leur admiration pour ces plumes d’un bleu-vert chatoyant unique. Ils ont souligné aussi la malchance de l’oiseau, d’une beauté telle qu’il a attiré l’attention des hommes et s’est fait prendre dans leurs filets.


9 920 €
Chine, vers 1900. Panneau décoré d’une scène animée de pêcheurs et de bûcherons, réalisée en plumes de martin-pêcheur sur un fond de feutrine, 50 x 64 cm.

Paris, Drouot, 15 juin 2015.
Tessier & Sarrou et Associés OVV. Cabinet Portier et associés.