Un jardin extraordinaire

Publié par la Gazette Drouot

Les plantes de Giovanni Antonio Bottione ne craignent pas les giboulées de mars mais révèlent tout le talent de ce peintre du jardin botanique de Turin.

Chrysanthèmes, pivoines, figuiers de Barbarie, iris, lys des montagnes, capucines, soucis, dauphinelles… la représentation de ces sujets botaniques (treize en tout), copie conforme des végétaux, a été réalisée selon la technique de l’aquarelle sur papier avec des pigments naturels, jusqu’au début des années 1800. Dans un souci de réalisme encore plus poussé, des papillons et des coléoptères sont posés sur une feuille quand ils ne s’approchent pas pour butiner. Les planches sont signées, titrées de leur dénomination savante, en bon état de conservation pour la plupart, et estimées entre 1 000 et 3 000 €. Si les notices biographiques de Bottione demeurent sommaires, on sait qu’il fait partie des quatre artistes du jardin botanique royal de Turin – créé en 1729 par Vittorio Amedeo II sur le site d’une ancienne oliveraie –, dont les 7 470 œuvres aquarellées constituent les 64 volumes in-folio de l’Iconographia Taurinensis. Les peintres se succèdent sur une période de cent quarante ans, chacun reprenant le poste de son prédécesseur après une période d’apprentissage. Notre peintre acquiert progressivement son autonomie entre 1770 et 1789, et s’affranchit de la tutelle de son oncle, Francesco Peyrolery (vers 1710-1783), peintre officiel botaniste. En 1807, Giovanni Antonio transmet sa passion et son talent à sa fille Angela Maria Bottione.