La Chine, entre présent et futur

Publié par la Gazette Drouot

Amateurs d’art contemporain chinois, cette vente est la destination de la semaine ! Peintres, sculpteurs et photographes composent un panorama où les artistes confirmés côtoient des figures plus confidentielles (du moins de ce côté-ci du globe)

À tout seigneur, tout honneur, commençons par la couverture du catalogue de la vente, et aussi celle de la Gazette n° 8 (page 6) : un Portrait de jeune femme de Zhang Xiaogang. Exécuté en 1996, il fait partie de la série « Bloodline », initiée trois ans plus tôt grâce à la découverte de photographies de famille considérées comme perdues (120 000 / 150 000 €). De renommée internationale et privilégiant lui aussi la figure humaine, Wang Keping ne garde que les formes essentielles de ses bustes de femme, étreintes, couples, ou encore animaux hybrides. Fondateur de l’avant-garde chinoise, figure de la Révolution culturelle, il quitte la Chine pour la France en 1984, et explore toutes les possibilités du bois, matériau avec lequel il entretient un rapport intime et spirituel. Comptez 15 000 / 20 000 € pour son Personnage, des années 1990, issu d’une collection européenne. Lors de son édition 2014, la foire Art Paris mettait la Chine à l’honneur et accueillait le visiteur d’un poing monumental de Liu Bolin placé sur les marches du Grand Palais. Une version beaucoup plus modeste, en dimensions, de ce Poing de la liberté est proposée ici (voir ci-contre).
De Huang Yan, la toile Mao, paysage de printemps, 2008, exposée à la Maison de la Chine, à Paris, l’année suivante, rappelle, s’il en était besoin, la place dans l’histoire contemporaine du Grand Timonier (3 000 / 5 000 €). Un ensemble de paysages à l’encre et à l’acrylique sur papier de riz (estimations de 300 à 1 000 €) de Tao Hua Yuan souligne l’importance des rêves et le bonheur de se retrouver dans un lieu où règne la sérénité… Enfin, si l’œuvre photographique des frères Gao met en scène une jeunesse regardée à la loupe dans sa vie quotidienne (800 à 3 000 €), celle de Cui Xiuwen – seule femme invitée de cette dispersion –, The Three Realms (Sanjie), 2003 (8 000 / 12 000 €), réinterprète La Cène de Leonard de Vinci à travers une jeune fille vêtue d’un foulard rouge, symbole des membres du groupe des jeunes pionniers, chacun de nous étant Judas selon l’artiste…