THORNLEY


Initié au dessin et à la peinture par son père, formé auprès de Puvis de Chavannes, Thornley démontre très tôt un sens admirable de l’observation et de l’esquisse. Une prédisposition qui le pousse à embrasser le métier de lithographe. Peu sensible cependant aux succès des salons officiels, il préfère les voyages et la compagnie d’autres peintres, comme Monet, Pissarro ou Degas, avec lesquels il se lie d’amitié.  
Soucieux de distribuer plus largement l’image de leurs œuvres, ces artistes désormais reconnus sont aussi pleinement confiants dans la capacité du jeune Thornley à retranscrire au mieux leurs peintures. Ils lui confient la réalisation d’albums lithographiques. Thornley relève ce défi exigeant, prenant souvent conseil auprès de ses commanditaires, dont on sait qu’ils suivirent avec attention l’évolution du travail. Des suites de quinze à vingt planches, tirées dans de nombreuses variantes de couleur sont ainsi imprimées à la fin du XIXe siècle. Chaque album sortira à une centaine d’exemplaires, à côté de petits tirages de tête exceptionnellement signés. 
Si l’apparition d’un portfolio intact sur le marché public demeure très rare, celle d’un tel ensemble (pas moins de 25 planches) n’en est pas moins à signaler. Elle témoigne de cette association fondamentale entre les peintres et leurs interprètes, à l’origine de véritables petits chefs-d’œuvre accessibles au plus grand nombre.