L'atelier d’un inclassable


Publié par la Gazette Drouot

Peintre et sculpteur silencieux, Henri Samouilov laissait à découvrir sa ménagerie singulière et bien-aimée.

Une seule œuvre ayant fait l’objet d’une unique épreuve en bronze, tous les plâtres de l’atelier Henri Samouilov (1930-2014) étaient vendus assortis d’un droit de tirage : un atout non négligeable pour les amateurs qui, séduits par ce talent facétieux demeuré hors des chemins officiels, étaient nombreux à enchérir. Inclassable certainement, malgré des cours du soir suivis à la Grande Chaumière, Samouilov avait ses propres moyens d’expression, choisissant le terrain animalier pour ses sculptures et une voie figurative mais flirtant avec l’abstraction pour ses tableaux de paysages, marqués également par des envolées de rythmes colorés. Fervent visiteur du Jardin des Plantes, il y passait des heures à y observer les hôtes de la ménagerie et tout autant d’heures à les restituer ensemble en plâtre dans son atelier de Yerres, dont il avait lui-même dessiné les plans. Sa patience a été récompensée, ses sculptures étant toutes adjugées entre quelques centaines et quelques milliers d’euros. Nul doute que certaines d’entre elles se retrouveront bientôt en bronze !
9 750 € s’inclinaient devant son flamant rose (reproduit ci-dessus), 6 500 € pour un suffisant dindon (40 x 42 cm), 5 250 € pour son pélican (28 x 17 cm), 4 500 € pour une chouette (35 x 20 cm) et 937 € adoptant son sympathique bouledogue (19 x 35 cm).
 

Quant à sa chèvre (32 x 21) faisant immanquablement penser à celle de Monsieur Seguin, c’est à 2 125 € qu’elle partait goûter la liberté au pied des Bouleaux (huile, 52 x 71 cm) reproduits en page 36 de la Gazette n° 20. Des arbres qui tendaient leur écorce vers le ciel pour atteindre 1 875 €.