Une cloche chinoise en vente à Drouot pourrait atteindre un prix record

Publié par Mieux Vivre

Provenant d’un carillon utilisé à la cour sous le règne de  Kangxi, une cloche en bronze ciselé devrait susciter la convoitise des collectionneurs friands d’objets impériaux.

C’est désormais devenu une tradition. Peu avant Noël, les maisons de ventes parisiennes consacrent plusieurs vacations de prestige aux arts d’Asie. Cette année, Tessier-Sarrou, à Drouot, pourrait bien affoler le compteur des enchères. La maison de ventes propose une cloche rituelle bianzhong d’époque Kangxi (1662-1722). Elle est en bronze doré, à décor en relief de dragons à cinq griffes aux écailles finement ciselées, volant au-dessus de vagues écumantes à la poursuite de la perle enflammée. En partie supérieure, une frise dessine de fins nuages alors que sur la partie inférieure on aperçoit une série de disques entourés de nuées. La poignée figure deux dragons imbriqués montrant leurs crocs acérés.

Cette cloche est un morceau d’histoire de la Chine impériale des Qing, la dynastie mandchoue (1644-1912). Lorsqu’elle s’établit en 1644, les dirigeants s’appuient sur la musique pour assurer leur puissance. Sous le règne de l’empereur Kangxi une grande quantité d’instruments de musique sont fabriqués et l’orchestre impérial compte plus de 200 musiciens. Parmi les instruments utilisés dans les cérémonies officielles, les rituels calendaires, les célébrations, les banquets et les fêtes orchestrés dans les palais, on trouve toujours des carillons de seize cloches. L’exemplaire mis aux enchères appartient à l’un de ces carillons souvent reproduit sur les rouleaux et tentures dépeignant les fastes de la vie de cour. Elle porte une inscription Huangzhong ce qui correspond à la première note de la gamme, équivalent à notre do.

Il existait trois tailles de cloches. Celle qui sera vendue le 16 décembre, mesurant 21 centimètres de haut, appartient à la catégorie intermédiaire, la plus rare. Les inscriptions ciselées sur ses côtés indiquent qu’elle a été produite en 1716. Cette date est celle du sommet de la production d’instruments de musique, les ateliers impériaux produisant alors des instruments d’exception afin de promouvoir la nouvelle gamme tonale décidée par Kangxi.
Cette cloche est un exemple exceptionnel de la somptuosité de la vie de cour dans les enceintes de la Cité Interdite. Elle est d’une conception virtuose montrant la parfaite maîtrise du bronze par les ateliers impériaux. Son estimation est modeste puisqu’elle est fixée entre 200 000 et 300 000 euros. Elle devrait réaliser un prix beaucoup plus élevé les collectionneurs chinois appréciant, par-dessus tout, les provenances impériales. Il est probable que la semaine prochaine, on entende à Drouot un gong de victoire saluant un prix record pour une cloche !


Vente Art d'Asie, lundi 16 décembre
Hôtel Drouot Paris, salle 16 à 14 h

Exposition publique, le 14 décembre de 11h à 18h
et le matin de la vente de 11h à 12 h