UTILE... ET AGRÉABLE

Publié par la Gazette Drouot

Un original meuble de Carabin, figure particulière de la mouvance art nouveau, faisait couler une onde claire.
François-Rupert Carabin (1862-1932) n’est pas le nom le plus connu des créateurs de mobilier de l’époque art nouveau (voir page 61 de la Gazette no 40 du 22 novembre), mais il est certainement l’un des plus originaux. Cela mérite d’autant plus un retour sur son œuvre pour mieux la comprendre. Natif d’Alsace, « monté » à Paris pour se perfectionner dans le métier de sculpteur sur bois, il fréquente les cabarets de Montmartre et rencontre Willette et Toulouse-Lautrec, de futurs compagnons d’absinthe. De sculpteur, l’homme commence à s’intéresser à l’univers des arts décoratifs et livre ses premiers meubles (une vingtaine de pièces en tout) : des créations audacieuses dans lesquelles il laisse libre cours à son imagination et convoque l’élément féminin pour en délivrer sa propre vision. Qu’elles aient une fonction architecturale ou ornementale, soient courtisanes, sirènes ou sphinges, jamais elles ne laissent indifférent : elle représentent toujours le danger et en cela, s’inscrivent totalement dans l’ambiance symbolique de l’Europe fin de siècle. Cette fontaine-lavabo, réalisée vers 1898, le résume avec l’une d’entre elles, juchée sur une outre, au caractère érotique teinté d’onirisme. Avec 69 850 €, cette création originale, dont le musée d’Orsay possède une version, grimpait en quatrième position des résultats de Carabin (source : Artnet).