La Chine en salle

Publié par Le Point

Lors des expositions dans les salles des ventes parisiennes, l'atmosphère était inaccoutumée. La majorité des visiteurs venaient d'Asie. Seuls, accompagnés de leur conseiller ou en voyage organisé, attentifs à leur patrimoine. Loupe, lampe, crayon et portable à la main, les plus avertis auscultaient les objets dans les moindres détails. Et il y en avait pléthore : pierres dures, bronzes dorés, porcelaine, laque, émaux cloisonnés, estampes, peintures, textiles... Beaucoup d'objets présentés sont issus de collections françaises et vont donc rentrer au bercail : difficile, désormais, pour un collectionneur européen de lutter contre la force de frappe chinoise.
Budgets colossaux
Face aux budgets colossaux des collectionneurs asiatiques, les objets impériaux sortent en cascade. Toujours très prisés, les sceaux en pierre dure. Parmi les douze empereurs de la dynastie Qing, Qianlong est celui qui posséda le plus grand nombre de cachets et les plus remarquables. Plus de 1 800 lui auraient appartenu.

Le cachet proposé par la maison de ventes Tessier, Sarrou & associés (16 juin, Drouot) fait partie des plus grands. Il est en stéatite, plus tendre que le jade et adorée par les lettrés. Son décor d'un extrême raffinement - neuf dragons lovés pourchassent la perle sacrée - verrouille aussi les symboles : le chiffre 9 représente le pouvoir masculin et le dragon, l'autorité impériale. En outre, ce cachet porte une marque de l'empereur où celui-ci rend hommage à l'élite intellectuelle. Estimé entre 1 et 1,2 million d'euros, car il manque une petite tête de dragon ! Il avait appartenu à un diplomate français en poste à Pékin au tout début du XXe siècle.