LA CHINE DE ROBERT DE SEMALLÉ

Publié par la Gazette Drouot

Une douzaine de lots provenant de la collection Affre de Saint-Rome viennent sous le feu des enchères, emmenés par cet ensemble de photographies.

Le 17 décembre 2018, une tête de dragon indochinois en bronze XIXe était disputée jusqu’à 3 M€, et un ensemble de quatre- vingt-onze photographies de Pékin et ses environs recueillait 137 500 €. Tous deux étaient issus de cette même collection. Petit-fils de Jean-René-Pierre de Semallé (1772-1863) – page au service de Louis XVI, puis fondé de pouvoir du comte d’Artois en 1814 et, enfin, acteur important de la Première Restauration –, Robert, comte de Semallé (1849-1936) est envoyé à Pékin en 1880 en tant que secrétaire d’ambassade.
En homme de goût, il réunit documents et œuvres d’art. Durant les quatre années de son séjour, il déploie une intense activité diplomatique. La France renforce alors sa présence au Tonkin. Il écrit un ouvrage, intitulé Quatre ans à Pékin - le Tonkin (1933), dans lequel il relate ses missions dans le sud de la Chine, dont de nombreuses incursions au Tonkin lors d’insurrections. La capitale chinoise est encore marquée par les destructions dues à la seconde guerre de l’opium, de 1856 à 1860, ayant opposé la Chine à la France et au Royaume-Uni. Les photographies prises ou collectées par Robert de Semallé en témoignent. La plupart sont annotées par lui en français ou en chinois.
Elles sont proposées en deux lots, chacun estimé 80 000/120 000 €.
Le premier est constitué de huit albums, soit environ 1 419 tirages albuminés au collodion sur verre, le second de 439 négatifs (toujours au collodion sur verre). Leurs sujets, Des vues de Pékin et de ses environs, mais aussi de nombreux portraits (européens, lettrés, commis, marchands), des ruines, des scènes de la vie quotidienne, des antiquités, des panoramas du palais d’Été, de la Grande Muraille, des images du voyage en bateau jusqu’en Chine. La collection d’objets que rapporte Robert de Semallé est transmise à sa fille, Adrienne de Semallé (1892-1976), et à son gendre, Louis Affre de Saint-Rome (1883-1960).
Ce sont leurs descendants qui s’en séparent aujourd’hui.