La saveur de l’enfance

Publié par la Gazette Drouot

Les visages poupins, deux putti de la Renaissance exprimaient leur contentement à se voir promus vedettes à Drouot.
Ils se sont avancés sagement, les joues gonflées, la bouche entrouverte et les yeux rieurs, tels deux enfants modèles remontés de la Renaissance qui les vit naître pour venir se poser à 64 770 €. 

Personne ne les avait vus venir, ou presque – le marché a joué son rôle pour les extraire du passé. Ces putti ont été sculptés dans le marbre en Italie du Nord ou en Allemagne du Sud à la fin du XVe ou au début du XVIe siècle : une période voyant les prémices d’une reconnaissance des plus jeunes. Le château royal de Blois met actuellement en scène cette histoire entre mortalité, innocence, fraîcheur et obligations pour les fils et filles de France (« Enfants de la Renaissance », jusqu’au 1er septembre). Plus loin, une Tête de Maure (h. 32 cm) en marbre noir, ayant sommé un torse exécuté en Italie au
XVIIIe siècle, exprimait son étonnement à se voir portée à 19 050 €. Elle aussi résonne avec l’actualité muséale et notamment l’exposition du musée d’Orsay « Le modèle noir », jusqu’au 21 juillet. Au chapitre du mobilier, une console demi-lune formant jardinière en bois de placage, à décor marqueté de croisillons et de rosaces et exécutée dans le goût de Riesener – dont elle portait l’estampille – retenait 19 050 €. Tout cela méritait bien un Concert.
Joué sur la partition d’un membre de l’école hollandaise du début du XVIIe siècle, plus précisément de l’entourage de Cornelis Corneliszoon van Haarlem, ce panneau (44 x 57 cm) dégageait sa sensualité à 9 906 €.