Le bouddhisme himalayen en majesté
Publié par la Gazette Drouot
Pièce unique, un autel sino-tibétain portant la marque de Qianlong était honoré par les collectionneurs.
Figurant dans la base de données de référence Himalayan Art Resources, cet autel portatif sino-tibétain (voir Gazette no 22, page 62) en bronze et cuivre doré, inédit sur le marché et dont il n’existe aucun équivalent, était propulsé à 188 500 €, soit près de six fois son estimation. Tout aussi remarquable que sa face avant, figurant en relief l’un des sanctuaires les plus sacrés de Katmandou – le stupa de Swayambhunath –, l’arrière est délicatement ciselé d’une image de Mahakala Panjarnata, protecteur d’un cycle de tantras. La marque de l’empereur Qianlong (1736-1795), qui s’est intéressé de près au bouddhisme de la région, a elle aussi séduit les enchérisseurs. Bien que son sujet soit himalayen, cette œuvre a été façonnée par des artistes chinois, dont le style est notamment reconnaissable à la représentation des visages des personnages. Nos lecteurs se souviennent de la collection de Robert, comte de Semallé (1849-1936), envoyé à Pékin en 1880 en tant que secrétaire d’ambassade et dont une tête de dragon indochinoise en bronze du XIXe siècle avait défrayé la chronique, le 17 décembre 2018, à 3 M€ (voir Gazette 2019 n° 1, page 56). De même provenance, une sellette à encens (xiangji) hexagonale (h. 61 cm) en bois du XIXe siècle changeait d’intérieur pour 59 800 €, et un miroir rectangulaire (90 x 121 cm) de même matière sculpté de qilongs, chauves-souris et caractères shou, garni d’une ferrure en bronze doré ciselé de pêches de longévité, était décroché à 33 800 €.
Travail sino-tibétain, époque Qianlong (1736-1795)
Autel portatif en bronze et cuivre doré orné d’incrustations de rubis, de calcédoine, émail, granulé et filigrane représentant un stupa de Katmandou, marque « Qianlong » en zhuanshu au revers
43,4 x 37,2 cm.
Adjugé : 188 500 €
MERCREDI 11 JUIN, SALLE 6 - HÔTEL DROUOT.
TESSIER & SARROU ET ASSOCIÉS OVV. CABINET PORTIER ET ASSOCIÉS.