Un autel portatif descendu des sommets
Publié par la Gazette Drouot
Cet objet portant la marque de Qianlong est un témoignage de la force du bouddhisme dans les hautes vallées himalayennes et de l’intensité des échanges avec la Chine.
Au centre de cet autel bouddhique en cuivre doré et bronze, au milieu de riches incrustations de pierres dures et précieuses et de motifs en granulé et en filigrane, se détache le stupa de Swayambhunath, un site bouddhique emblématique de la vallée de Katmandou. Aussi surnommé le « Monkey Temple » en raison de la présence de singes, le monument fondé selon les légendes, soit par l’empereur Ashoka, soit par des rois Licchavi au Ve siècle, fait l’objet d’une grande vénération. Au XVIIIe siècle, plusieurs campagnes de restauration ont été menées afin de restituer sa beauté originelle, dont l’une par le lama Katok Rigdzin Tsewang Norbu (1698-1755) alors officiant au Tibet. On sait que Qianlong était très proche du bouddhisme tibétain ; il est donc tout à fait envisageable qu’il ait eu vent de cette entreprise et y ait pris part de quelque manière, ce qui expliquerait que sa marque se retrouve au revers de ce stupa miniature. Il est en tout cas un témoignage éloquent de cette époque marquée par les échanges culturels et spirituels entre deux grandes civilisations.
Travail sino-tibétain, époque Qianlong (1736-1795)
Autel portatif en bronze et cuivre doré, décoré d’incrustations de rubis, calcédoine, émail, granulé et filigrane, représentant un stupa de Katmandou,marque « Quianlong » en zhuanshu au revers
43,4 x 37,2 cm.
Estimation : 20 000 / 30 000 €
MERCREDI 11 JUIN, SALLE 6 – HÔTEL DROUOT.
TESSIER & SARROU et ASSOCIÉS OVV. CABINET PORTIER ET ASSOCIÉS.