Tête de roi ou de grand prêtre en pierre... - Lot 163 - Tessier & Sarrou et Associés

Lot 163
Aller au lot
Estimation :
30000 - 50000 EUR
Résultats avec frais
Résultat : 36 570EUR
Tête de roi ou de grand prêtre en pierre... - Lot 163 - Tessier & Sarrou et Associés
Tête de roi ou de grand prêtre en pierre calcaire sculptée avec traces de badigeon gris. Coiffé d'un bonnet reposant sur une chevelure aux mèches légèrement ondulées tombant sur les tempes, il a les yeux en amandes aux paupières ourlées, les joues sont émaciées, la bouche fermée entourée de moustaches tombantes et d'une longue barbe aux mèches formant des ondulations fines. Ile de France, Cloître de l'abbatiale de Saint-Denis ?, deuxième tiers du XIIème siècle H. 47 cm (érosion et manques visibles) La pierre de cette sculpture a été analysée par la géologue Annie Blanc. Il s'agit « d'un calcaire blanc jaunâtre, fin, constitué de petits débris d'organismes marins qui pourrait provenir des terrains du Lutétien, exploités dans les anciennes carrières des environs de Carrières-sur-Seine (autrefois Carrières-Saint-Denis) ». Par ailleurs, cette tête a les caractéristiques stylistiques des sculptures du XIIe siècle. Ces indications nous permettent d'envisager trois lieux possibles qui ont, à cette époque, utilisé ce calcaire : le couvent de Nanterre, la crypte ou le cloître de Saint-Denis. La nature du calcaire ne permettant pas de l'exposer aux intempéries, la sculpture était donc prévue pour un endroit protégé. Les archives font cruellement défaut concernant ces lieux et nous ne savons que peu de choses. Ce qu'il est possible d'envisager, grâce aux études et aux quelques informations disponibles, est peut-être une provenance du cloître de l'abbaye de Saint-Denis. En effet, d'après Michel Wyss qui étudie ce cloître, il semble, d'après un plan de Robert de Cotte vers 1699 que des relevés aient été faits. Ce document témoigne d'un écart d'orientation entre le cloître et la basilique ; ce qui permet d'envisager un programme architectural séparé entre les deux bâtiments. On sait que Suger à son arrivée trouve au moins le bâtiment des moines, et le réfectoire d'origine carolingienne. Un dessin d'une vue du cloître en 1611 d'Etienne Martellange (conservé à l'Ashmolean Museum d'Oxfort, C Lar II 106) montre des arcatures en plein cintre de type roman pour les galeries orientale et occidentale, différentes du réseau rayonnant de la galerie septentrionale adossée à la basilique. Par ailleurs les écrits de Suger au sujet de la reconstruction du cloître indiquent qu'il fait appel à des artisans étrangers pour son chantier, afin d'ouvrir Saint- Denis à des influences extérieures ; les ouvriers ont travaillé notamment avec des sculpteurs liégeois pour certaines bases de colonnes. Forts de tous ces éléments nous pourrions envisager que cette tête d'une statue colonne, d'une taille importante, pouvait se tenir dans l'embrasure ou soutenir le tympan d'un porche, celui du réfectoire par exemple ou de la salle capitulaire. La facture étant encore très romane, il est possible d'imaginer qu'elle ait été sculptée au début des travaux de reconstruction du cloître. Ouvrages consultés : Vergnolle, E., L'art roman en France, Paris, 1994 Berné, D. et Plagnieux, P., Naissance de la sculpture gothique, Saint- Denis, Paris, Chartres, catalogue de l'exposition Musée de Cluny, 10 octobre au 31 décembre 2018 pp 189-205. Wyss, M.(avec la contribution de R.Favreau), Saint-Denis, I, Sculptures romanes découvertes lors des fouilles urbaines, Bulletin monumental, 1992, pp 309-354
Mes ordres d'achat
Informations sur la vente
Conditions de vente
Retourner au catalogue